L’art de peindre, est un art de penser
René Magritte, peintre (1898 – 1967)
La figuration cherche par la peinture à interroger sur des préoccupations de l’actualité de notre société dans sa globalité, aujourd’hui, maintenant.
Issue d’une intuition, d’un sentiment, d’une méditation, elle est traduite en proposition artistique, en une émotion.
La peinture est ici un médium pour penser.
« Jusqu’au dernier croc » – Huile sur toile de lin – 100 x 81 cm
Cette toile fait partie d’une série de peintures dans laquelle le rapport de l’humain à la terre est interrogé. Dans le climat anxiogène actuel de dérèglement climatique, de surconsommation énergétique, elle laisse voir la Terre tel le trognon d’une pomme tenu nonchalamment par une main du bout des doigts, prêt à être lâchée, abandonnée, jetée…
La Terre, produisant les ressources naturelles permettant à l’humain de vivre, est devenue fruit, une des ressources de vie de l’humain, fruit vivant et périssable. Fruit mangé, consommé, dévoré par l’être humain, insatiable, utilisant les ressources de la Terre sans aucune mesure. La Terre en est réduite à la taille d’une pomme.
De même, la pomme, fait référence au paradis perdu de la Genèse où, d’un croc, l’humain s’en est sorti. Ce paradis évoqué n’était il pas la vie sur la terre elle-même ?
Jusqu’au dernier croc, cherche à conscientiser l’impact des humains sur la Terre, entité vivante que l’humain à rendu consommable et périssable.
« Dix millions de tonnes par an » – Huile sur toile de lin – 116 x 89 cm
Cette toile fait partie d’une série de peintures dans laquelle le rapport de l’humain à la terre est interrogé.
Environ 10 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetés dans les océans chaque année, ils contribuent à la formation de « continents de déchets », une soupe de plastique qui s’accumule sur des millions de km². Il semblerait que ces déchets mettent des centaines, voire souvent au-delà de 500 ans pour se décomposer.
Dans ce climat la toile laisse voir la Terre en transparence sur le bateau le Titanic, fracturé entre deux tendances, celle qui ferme les yeux et fonce droit sur un iceberg constitué de plastiques et celle qui, presque déjà sous l’eau, tente désespérément de sonner l’alarme. Cette Toile cherche aussi à relever que chaque nation, chaque individu, est dans le « même bateau », qu’il soit à l’avant de la poupe ou en salle des machines, nous subirons tous les mêmes sorts.
« Dix millions de tonnes par an » est une Toile désespérée lancée à la mer.
Vous trouverez la démarche artistique de certaines Toiles sur le fil d’actualité :
L’image est un prétexte, la peinture est un moyen et l’émotion en est le résultat.
Stephan BEIU, Peintre