Biographie

Dès son plus jeune âge, Marièle Gissinger se passionne pour la construction, la terre et la couleur. Née en Alsace, à l’âge de dix ans elle part vivre en Ecosse avec sa famille où, au sein du milieu scolaire, elle aura l’occasion de découvrir le travail du bois, du métal, de la terre, du dessin ou encore de la cuisine. Cette brève mais intense expérience de création, colonne vertébrale de l’éducation écossaise, lui permettra d’éveiller sa propre créativité qui ne la quittera plus.

Son chemin de transformation de la matière débute dans le monde de l’architecture. Il s’agit de faire du vide avec du plein, des briques, afin de créer des espaces de vie pour l’humain. En 1994 elle obtient son diplôme d’Ingénieure Architecte à l’INSA de Strasbourg. Sa carrière débute par la conception de projets industriels en France et à l’étranger.

Après la naissance de ses trois filles, Marièle prend un congé parental au cours duquel la matière revient frapper à sa porte. Alors qu’elle est amenée à élever seule ses trois enfants en bas âge, son travail artistique devient sa respiration.

Son parcours professionnel se poursuit par un Master en Gestion de projets dans lequel elle étudie l’art dans la stratégie managériale, deux entités qui semblent pourtant antinomiques. La double vision de son parcours l’amène à valoriser et déployer la créativité des entreprises.
Par la peinture, elle pose son regard d’artiste sur l’univers industriel et productif, saisissant sur le vif les ateliers, les chaînes de montage, les chantiers de la région.
Par la sculpture, elle questionne la lumière intérieure de l’être, son rayonnement de vie.

Guidée par cette quête du vivant en lien avec les forces de vie de la création, son travail mène Marièle vers un Master recherche Création artistique-art-thérapie arts-plastiques à l’université Paris-Descartes Sorbonne Nouvelle. Au cours de ce Master, elle questionne l’architecture intérieure de l’être et cherche à mettre au jour le lien entre la psyché et l’art. Elle axera ses recherches autour de l’impact de l’art sur la maladie du Cancer, maladie qui confronte la Vie avec la Mort. De plus, riche d’un parcours l’ayant amenée à vivre l’art sous ses différentes formes telles que la danse, la musique par le chant et le violon, le théâtre, la marionnette, la peinture, le modelage, la céramique, l’architecture… elle étudiera la place des différentes matières à façonner de la création de l’être.

Après plusieurs expériences en hôpital en tant qu’art-thérapeute dans des services d’oncologie, de psychiatrie, de soins palliatifs, ses recherches sur l’architecture intérieure lui permettent, au travers du processus de création, d’accompagner aujourd’hui des adultes et des enfants, malades ou non, dans leur cheminement vers un épanouissement de leur terre intérieure.

De même, elle continue de penser par la création et poursuit son propre cheminement artistique au travers de la sculpture, de la céramique et de la peinture à l’huile.
Avec la terre, elle questionne autant les blessures de l’être, qu’elle modèle la tendresse d’un souffle dans de la porcelaine ou de l’argile. Par ses sculptures, elle cherche à faire ressentir ce souffle qui fait vie.
Avec la couleur, elle pense en image. Elle dépeint la société qui l’entoure avec ses incompréhensions, ses violences, autant qu’elle rend compte de l’immensité d’un ciel peint en pleine nature où elle pose son chevalet en toutes saisons.

Tel le chemin de Compostelle qu’elle a commencé à fouler, seule avec son sac à dos sur plus de quatre cents kilomètres, la création par la matière lui permet de penser, de respirer, de fouler pas après pas, ce chemin en quête d’étoiles sur le terreau du réel…modeler, peindre, mettre en forme, cette quête de l’ineffable, de l’inaudible, de l’indicible…

Un souffle,

Une existence,

Une vie.